Je suis à moitié affalée sur un des poufs de l'appartement. Irin n'est pas là, et c'est tant mieux. Je n'ai rien contre cette fille, hein, mais je ne la porte pas dans mon coeur non plus. Je suis toute seule, je viens de prendre un bon bain, je suis encore toute brûlante. Je lis un des bouquins que j'ai emprunté à la librairie où je bosse. C'est tellement passionnant, que le tambourinement contre ma porte me fait sursauter. Je me casse la gueule sur le parquet. Finalement, la voix d'Aleksey retentit. Je lâche un grognement. Manquait plus que lui. Je m'assois par terre, attendant qu'il se détende sur les coups à la porte. Quand je pense qu'il entendra ma voix d'où je suis, je lui hurle.

- Donne moi une bonne raison pour t'ouvrir et pour te laisser venir me bousiller ma journée !

Je l'aime bien, Aleksey. Il est vraiment adorable. Quand il veut. Notre relation est bizarre. Il est chiant, le plus chiant des mecs que je connais mais vivre sans lui ? Je crois que je me suiciderais au bout de trois jours. Je peux le détester un jour, on peut ne pas s'adresser la parole pendant deux jours... mais soit lui, soit moi revenons en rampant. C'est comme ça. C'est bizarre mais j'aime bien cette relation. Il est mon souffre-douleur mais je sais qu'il ne me laissera jamais tomber.

Je reste quelques secondes à réfléchir. Le petit... arg, il a tout planifié. Finalement, ne pouvant pas résister à l'appel de la gourmandise, je me lève et m'avance jusqu'à la porte. Je l'ouvre et découvre l'autre blond, là, avec le paquet dans la main. Je lui prends le gâteau des mains, et l'ouvre. Oui, il y a bien le gâteau dedans. Je le regarde suspicieuse. J'essaye de réprimander un sourire. Parce que ça me fait quand même plaisir de le voir. Que je le veuille ou non, il est bien la seule personne au monde à qui je ne peux pas mentir, et qui peut me redonner le moral juste en étant là. Même si parfois, je peux vraiment le détester à un point inimaginable.

- Mouais. T'as d'la chance que je sois de bonne humeur.

Je tourne les talons, laissant la porte ouverte pour lui. Je commence à prendre quelques petites miettes de mon gâteau. Sur mes gardes, attendant n'importe laquelle de ses approches foireuses. Il a été clair, il venait pour m'emmerder. Donc, j'attends.