Tout n'était que routine. Cette même routine que de devoir dire Bonjour à mes parents à mon réveil, même routine que de déjeuner avec eux en prétendant que ça va. Oui ça va... Tout le temps devant eux j'affiche ce sourire faux. Hypocrite peut-être mais que devais-je leur dire ? Que non ça va pas. Que me forcer à quelque chose que je ne souhaite pas est terrible. Et donc ils ne savent rien. Ils me croient heureuse de mon sort, de ma vie. Mes études ? B oui ça va aussi, j'ai de bonnes notes, de bons profs. Oui impeccable comme je leur dis. La vérité ? Elle est toute autre, oui j'ai de bonnes notes, de bons professeurs, mais c'est mon échappatoire, les seuls moments où je peux être loin de tout ça, où mes pensées peuvent dévier vers un sujet qui m'intéresse vraiment : le journalisme. Donc oui ça va, ma journée à l'université s'est bien passé. Je suis assez contente de mes nouvelles chaussures, de mon nouveau haut, de mes nouveaux slims. Oui ça va. Le lèche vitrine pour compenser. Dans le froid de décembre, tout cela allait, nouveau manteau en vue, c'est une fois trouvé qu'il était temps de rentrer dans le château familiale. Oui, de nouveau le masque sur le visage, j'étais passée devant mes parents avec mes emplettes. Allant dans ma partie du mini château pour me mettre mieux. Les sacs jetés sur le lit, je m'étais posée dans mon lit. Tranquille, pensive, Popcaan dans les oreilles. A fond. Puis un message. Oskanna... Quoi ? Une simple réponse "Viens à la maison. Je t'attends.." J'aimais pas la savoir mal, ma meilleure amie, ma perle, mon seul réel bien être dans ce monde de brute, à coup sur elle s'était de nouveau engueulé avec son meilleur ami. Je soupirais. Je n'attendais qu'elle maintenant.

Encore une journée à la fac de passée, je suis dans ma chambre, mon espace où peu de personnes ont la permission d'y rentrer. Je suis en train de faire un exercice sur une plaidoirie, je me sens tellement bien dans ce genre de mise en situation. J’écoute comme toujours de la musique pour trouver quelques idées, c'est tellement important pour moi de travailler en musique. Comme je pense être seule, je met la musique un peu plus forte que d'habitude. Puis mon meilleur ami débarque sans frapper et arrête la musique. Je commence à l'engueuler, bah oui j'ai droit à mettre la musique comme je veux comme Monsieur n’était pas là. Bref, je sais qu'il n'aime pas le même style de musique que moi. Après une dispute assez houleuse, il m'embrasse et comme un reflex je prolonge puis le baffe. Je le vois bouche bée et moi je décide de le laisser en plan, je sais qu'à tout moment je peux craquer à nouveau passer en position horizontale avec lui. Certes les fois où cela s'est passé j'ai adoré, mais je ne dois pas craquer pour lui donner de faux espoirs. Je prend mes affaires et s'envoie un message à Sashou. Je me dépêche, malgré les larmes j'arrive à conduire et arrivée saine et sauve chez elle. Je monte dans sa partie du château, elle sait que j'ai besoin de décompresser et de tout lui raconter. J’espère qu'elle a de quoi manger et de quoi boire, mon estomac me rappelle que j'ai sauté mon repas de midi.

La musique à fond qui résonnait dans ma chambre, reggae, reggaeton et tout ce qui pouvait bien passer dans les enceintes donnait me faisait partir loin. J'avais eu le temps de ranger chaque nouvelle acquisition avec les autres, journée où j'étais rentrée chez moi avec de nouvelles fringues, c'était une journée qui valait un peu plus la peine que les précédentes. Ma suite rangée, le ménage avait été fait comme tout les jours par la responsable de la maison depuis bien des années. Anna était américaine ; venue dans notre pays après avoir trouvé ce boulot. Le ménage, l'entretien et toute les autres obligations qu'elle pouvait avoir la faisait être précieuse au sein de cette demeure. Bien souvent je la voyais souffler dans ma cuisine lorsque je rentrais entre midi et deux. Et nous parlions, elle avec un café et moi avec mon habituel chocolat chaud. Oui je l'aimais bien, vraie et non une de ses personnes superficielles, j'aimais bien. Bref, j'attendais toujours ma meilleure amie. Mais que faisais Oskanna au juste ? J'étais impatiente je l'avoue. Impatiente de savoir ce qu'avait fait son meilleur ami exactement. Lorsque la porte vint à s'ouvrir et que au préalable Anna m'avait annoncé la venue de ma meilleure amie, je lui avais demandé si gentiment si elle pouvait nous préparer un bon repas à manger dans mes appartements. Lorsque j'entendis quelqu'un toquer à ma porte, je remerciais notre femme de la maison et partant ouvrir à Oskanna, je vins la prendre dans mes bras. « Qu'a-t-il fait encore ? » Je l'avais toujours dans mes bras, mes yeux regardaient les siens avec insistance et réconfort. Oui qu'avait-il fait encore celui là ? Elle savait très bien de qui je parlais. Et fallait pas chercher midi à quatorze heures pour savoir le pourquoi de son arrivée chez moi. Je voyais les affaires qu'elle avait prises posées dans le couloir. Nous nous en occuperions plus tard. « Entre et explique moi. Le diner est en train de se préparer. » Voilà, ma meilleure amie était chez moi et il était temps de se retrouver un peu.

Comme toujours quand je viens rendre visite à ma Sashou, je tombe sur Anna cette femme est tellement agréable. Elle a toujours un mot gentil pour remonter le moral, mais là même sa petite attention n'arrive pas à me redonner le sourire. Comme si cette énième dispute m'a plus affecté qu'en temps normal. Je pense que c'est dû au baiser qu'on a échangé lui et moi, j'ai senti mon corps s’électriser pour la première fois. Qu'est ce que je commence à avoir des sentiments pour lui ? Ou cela est du fait que je pense sans cesse à cet admirateur qui m'envoie des lettres enflammées qui sont accompagnées par des bouquets de lys blancs, ma fleur préférée. En tout cas, ce désireux inconnu prend une telle place que j'en ai oublié Sashou. Quand elle m’accueille dans son étreinte, je commence à fondre en larmes. Je ne veux pas parler du baiser, c'est juste un détail insignifiant quand on est dans quelle situation, j'ai atteint avec mon meilleur ami. Un petit détail devient objet de dispute et de remarque. Mais dernièrement c'est le sujet Vitality qui a été le centre d'une énorme dispute, car il a passé plusieurs nuits et journées à la maison et Monsieur l'a vu quitté ma chambre. Il n'est pas content, car il s'agit d'un de ses amis ou bien il a encore en tête notre courte relation, bref je ne sais pas du tout ce qui lui prend quand un homme me prend. Je dis ça, mais je suis pareille car moi je connais les femmes j'en suis une et je sais ce qu'on recherche. Passons, je suis dans les bras de ma meilleure amie et je lui souris tendrement et amicalement et lâche juste « Merci d'être là pour moi … Une dispute comme toujours, mais pour une ânerie … Tu commences à savoir comment Monsieur peut être susceptible … . »